Le rythme corporel

Voici une rubrique que je qualifierai de "porteuse", très instructive personnellement!
Idéal pour identifier pourquoi un geste donne de meilleurs résultats que d'autres.
Pourquoi avoir l'impression qu'un geste ne nous ressemble pas (transparence)?
Et au contraire, de voir certains développements de bras (allonges) chez certains champions permettent de mieux voir pourquoi ils arrivent à un tel niveau (en écartant le coté "inné" Cool

). En prenant le cas de Dylan Rocher et de Michel Loy, voici deux gestes tout à fait atypiques cyclops

.
L'allonge de Dylan Rocher est des plus surprenantes Shocked

(je ne vous parle pas même de son taux de carreaux au dernier EC de tir))! Le geste démarre main fermée et fait mouche quasi tout le temps! Misant beaucoup sur son balancier (montant très haut derrière) avec poignet enveloppé sans amorce particulière au départ.

Concernant Michel Loy, son geste démarre sur la tranche (poignet de coté) avec le pouce comme "directeur de visée".
Le rythme corporel 2Q==

Avec un bras qui se tend au fur et à mesure de son exécution, en prenant soin de toujours garder son poignet cassé enveloppé pour sortir la boule, au dernier moment, en poignet droit , créant ainsi un lift (effet) soit pour chercher le tir percutant soit pour effectuer une portée (souvent sèche).

Nous avons là 2 gestes mêlant: fluidité, un rythme corporel sans cassure (comparé au geste de Philippe Suchaud qui a tendance à mi balancier de s’arrêter dans sa course), une efficacité de grand compétiteurs et une reproductibilité monstrueusement simple (

plus pour Dylan).

Histoire d'aborder plus en détails le thème du rythme corporel, faisons déjà une halte sur le geste (se reporter au geste par défaut) ...

Pour cela, je définirai que le geste décline le mouvement en soi (

unique) de tout bouliste.
Et c'est à travers celui-ci que l'énergie déployée permet à une boule de faire son parcours (point A: l'amorce) jusqu'au laché (point B) pour atteindre son objectif. Celle-ci, une fois sortie de la main du joueur suivra un(e) couloir/courbe aérien(ne) (roulette/demi-portée/portée) avec une inclinaison plus ou moins importante pour finalement tomber sur un point précis (donne au sol/boule) => Point C.

L’intérêt de cette rubrique aura pour but de démontrer qu'une énergie constante/fluide/cohérente/volontaire via la motricité du geste (du point A vers le point B) agira directement sur la réussite/régularité/efficacité/ressource de vos coups.

1- la phase de préparation
Il s'agit pour le joueur, une fois dans le rond, de se "projeter" dans son poste (ex: pointer dans l'axe). Pour cela, il devra faire abstraction de tout ce qui l'entoure pour concentrer son énergie (mentale=CTR) sur son objectif (ex: cibler son impact au sol) (revoir ce schéma). A ce moment là, tout joueur est face à un "ressenti" bien précis avant de jouer (ex: posé, euphorique, sous pression, en colère, état passif dû à un échec, etc...). De là, il est clair qu'un joueur sous pression ne jouera pas pareil qu'un joueur euphorique/en pleine possession de ses moyens. Il faudra une bonne dose de niaque pour que le joueur sous pression ne se laisse pas envahir par ses émotions et perdre ainsi, tout moyen de se remettre dans la course alors que le joueur en pleine confiance, se "baladera" plus facilement.

Qu'arrive-t-il en général?

Le joueur "sous pression (SP)" se canalise/temporise et prend/reprend confiance grâce à la réussite de sa boule jouée soit c'est l'échec (et là, on parle de passage à vide). En général, il y a des signes "visibles" expliquant l'échec (autant pour la réussite) qui montrent des défaillances (regard flou/tendu, acoup au moment de la finition/laché de la boule, un rythme corporel décousu (cassures/temps d'arrêts/fébrilités) inhabituels, le bras n'est pas monté (ex: jusqu'à la ligne d'horizon),etc...). Pour tous ces facteurs occasionnant une gêne, il faudra absolument se faire une auto-analyse, pour comprendre ce qui a bien pu se passer!

Que le coup est pu être réussi ou non, le mental joue un rôle prépondérant à la pétanque d'où l'importance d'avoir un maximum de repères (ressources) pour faire face à tous ces facteurs négs.

Le rythme corporel en fait parti!

Comme son nom l'indique, nous allons parler de rythme du corps du point A (amorce) au point B (laché).

Le rythme corporel est en lien direct avec les sensations que l'on éprouve, une fois la boule en main et le geste en mouvement. Afin de pratiquer une pétanque toujours "évolutive" (permettant de toujours progresser/ressourçante/tirant vers le haut<au contraire>un geste qui freine/handicape/stagne), il faut pouvoir profiter d'un geste proche de nos envies, de nos aptitudes du moment (ex: je souhaite un geste d'appoint ou avec un balancier Rolling Eyes

?), en clair, un geste qui VOUS RESSEMBLE*!

Celui-ci étant forcement inspiré de gestes existants (connus ou non, mais qui vous ont tapé dans l'oeil) ou d'un apprentissage en école (avec un accompagnement adéquat pour définir ce qui vous correspondait le mieux en partant du geste de référence). Le tout pour en arriver, je me répète, à votre geste (geste à soi). Ce qui nous amène à la "transparence" car le but d'un geste à soi (fruit d'une recherche/travail/apprentissage d'1 à 5 ans pour en maîtriser les grandes lignes) étant de vous donner entière satisfaction car il se doit d'être le "porteur de vos sensations". Il aura été décomposé (séquence par séquence), corrigé, amélioré pour en arriver au résultat final.

2- L'importance de l'amorce
Hormis la satisfaction d'être en osmose (transparence) avec son geste (

agit sur la confiance car connaissant les capacités/limites de son geste, on sait ou non si le coup sera réalisable/réaliste), le rythme corporel offre une seconde ressource: servir de tampon/canalisateur de votre énergie. Jouir d'une amorce (déclencheur/démarreur) de geste, permet d'établir/rétablir une connexion mentale et ainsi se décharger d'une énergie négative/passive (voir topic précédent: SP) grâce à un mouvement de balancement de l'avant bras/poignet, départ qui peut se répéter plusieurs fois ou non.

Prenons le geste de Philippe Quintais... Celui-ci au moment d'amorcer son geste, reprend bien la caractéristique vu précédemment en faisant balancer son avant bras de haut en bas avant que le geste ne démarre réellement

supination (voir image ci-après).

*bien qu'il devra répondre à un minimum de repères fiables & efficaces que nous verrons dans un prochain message.

3°/Le rythme corporel
Le geste est amorcé? Passons au mouvement maintenant Very Happy

!
Il ne sera pas question ici, de retracer les séquences/étapes du geste par défaut (bien que nous aurons besoin de reprendre quelques termes au passage) mais, d'étudier de nouvelles données découlant du facteur « énergie » dans l’exécution de votre geste !

Alors… Venons en aux faits ! Voici l’ensemble de ces nouvelles données:
-La reproductibilité : la mécanique d’un geste entier, qui comme son nom l’indique sera facile à reproduire pour en garantir la régularité, garantissant à son tour, l’efficacité pour en finir par éveiller & décupler votre « instinct du jeu» (

pouvant compter sur votre geste « sur » et ainsi, avoir de plus en plus confiance pour réaliser des coups sortant du commun !)

-La fluidité/motricité : assure la constance (assise) dans son effort (déroulement/séquençage du geste). Plus un geste est fluide plus il apporte en sérénité, s’échappant ainsi des « a coup » ou autre fébrilité poussant à la faute (avec le doute qui s’installe en prime>vous faisant perdre vos moyens).

-La souplesse>adresse/dextérité : ouvrant la porte vers la précision. Offrant la possibilité de varier ses finition/enchaînements.

-La puissance : axant sur la percussion du coup réalisé.

-la cohérence : comme j’ai pu déjà l’aborder, la cohérence d’un geste est le mix entre la transparence et le réalisme/objectivité de votre geste. Sans compter qu’un geste cohérent permet au joueur de s’appuyer dessus pour se ressourcer/se dépasser (voir le geste et ses ressources).

-L’équilibrage/assiette du corps : permet de contrôler la trajectoire et les effets (vis à vis de la rotations de votre corps).

Tous ces points permettent d'observer les défaillances ou les qualités d'un joueur sachant justement canaliser l'énergie à travers l'oeuvre de son geste Smile

!

3°/Le rythme corporel (bis)
Voyons ce qui a été visité jusqu'à maintenant:
-L'amorçage du geste. Ce que j'appelle aussi, le "temps de prise"

connexion avec votre geste

tampon de régulation

définition/analyse de vos sensations.
-Les facteurs/données corrélés (influant/influé) à l'énergie (constante) déployée durant l’exécution de votre geste.

Voici une nouvelle étape: les "temps d'arrêt"
Ceux-ci se passent le plus souvent à 2 endroits bien précis: au niveau des hanches (photo1 prise à l'"aller") et quand vous avez atteint l'amplitude max de votre balancier (photo2).

Faisant partis des étapes "charnières"

repères de la trajectoire/alignement que vous souhaitez donner à votre bras avant l'entame de la phase de "laché" (photo3 prise au "retour du geste").

Certains joueurs comme Marco Foyot (meilleur exemple), Philippe Suchaud, Stéphane Robineau, Christian Fazzino illustrent, chacun à leur manière, ce procédé Basketball

! Les temps d'arrêt permettent de poser un repère régulateur/canalisateur naturel du geste. Freinant le rythme du geste à un moment précis, pour contrôler les effets de la PUI/PRC/PRS avant le retour (phase du "laché") du bras. Au final, grâce à ce contrôle des sensations, la boule parcours moins de distance mais permet un meilleur rendu sur la PRS.